Restitution 3D - Fort de la Rade, île d'Aix
Localisation
Le Fort de la Rade est situé à la pointe méridionale de l'île d'Aix (pointe Sainte-Catherine), en Charente-Maritime, entre les îles de Ré et d'Oléron. Il s'agit de la clef de voûte de tout un dispositif de défenses côtières verrouillant l'accès à Rochefort. Son nom est tiré de la rade des Basques dans laquelle mouillaient les vaisseaux du roi et que ce fort protégeait de ses canons. Monument historique (classé MH en 1996), il accueille actuellement une résidence touristique.
Historique
Lors de la création de l'arsenal de Rochefort en 1666, une petite batterie basse curviligne est construite à la hâte sur l'île d'Aix à la pointe sud, alors appelée pointe du Timbre (aujourd'hui pointe Sainte Catherine).
Un véritable fort est dessiné par Vauban et les travaux débutent en 1692 pour s'achever prématurément en 1704. Le fort de la Rade est alors composé d’un front de terre comprenant deux demi-bastions à orillons, protégé à la gorge par une demi-lune et une tour de défense côtière (dite donjon). Côté mer on conserve la batterie basse déjà existante. Une grande caserne est construite ainsi qu'un petit hangar. |
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Le front de mer est totalement remaniée dans les années 1756-1757 avec la construction d’une nouvelle batterie curviligne flanquée de 4 bastions en amande et ancrée dans l’estran. Les travaux débutent au printemps 1756 sous les ordres de l’entrepreneur rochelais Nassivet. Le 23 septembre 1757, toujours en cours d'édification suite à de nombreux retards (approvisionnement de matériaux, aléas climatiques, crédits de construction), la nouvelle batterie n'est pas totalement opérationnelle et le fort est pilonné par un détachement de vaisseaux de l'escadre du vice-amiral Knowles : l’île d'Aix est prise par les Britanniques. A leur départ le 1er octobre 1757, les fortifications sont rasées : le donjon est détruit, la nouvelle batterie ruinée. Les vestiges de cette dernière sont encore visibles sur l’estran sous forme de tranchées de fondation.
Le fort actuel est bâti sur ordre de Napoléon Ier à partir de 1808 pour atteindre sa forme définitive en 1814.
Le fort actuel est bâti sur ordre de Napoléon Ier à partir de 1808 pour atteindre sa forme définitive en 1814.
Éléments de fortification
La demi-lune
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Une demi-lune est un ouvrage avancé de forme triangulaire faisant office de sas de sécurité en avant d'une fortification.
On accédait à celle du fort de la Rade par un pont-levis à flèches et à chaînes. Une échauguette existait sur son angle saillant afin de surveiller les environs tout en restant à couvert. Un petit corps de garde y était également bâti.
On accédait à celle du fort de la Rade par un pont-levis à flèches et à chaînes. Une échauguette existait sur son angle saillant afin de surveiller les environs tout en restant à couvert. Un petit corps de garde y était également bâti.
La tour de défense côtière (donjon)
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De plan carré (25 mètres de côté) et initialement conçue pour faire près de 22 mètres de haut, la tour s'effondra fin 1693 pour cause de malfaçons. Il fallut attendre 1699 pour qu'elle soit de nouveau édifiée. Sa reconstruction l'amputa de 7 mètres, ne lui attribuant plus que 15 mètres de haut. Elle fut achevée en 1702.
On y accédait par un pont dormant long de 40 mètres. L'entrée était contrôlée par deux ponts à bascule arrière : l'un situé à l'ouverture nord (pour se rendre de la demi-lune à l'intérieur de la tour), l'autre à l'ouverture sud (pour se rendre de l'intérieur de la tour au corps de place).
La tour était composée de trois niveaux :
- un niveau souterrain, situé au niveau des douves, destiné au stockage des munitions de guerre et de bouche ;
- un niveau central, situé au niveau terrestre, permettant la communication avec le corps de place. On y trouvait aussi un corps de garde et un arsenal ;
- un niveau supérieur faisant office de plateforme d'artillerie pour 14 canons avec deux pavillons servant respectivement de hangar d'hivernage (pavillon sud) et de chapelle (pavillon nord). Au centre, une tour haute coiffée d'un clocheton servait à la fois de poste de surveillance, d'amer pour la navigation et peut-être même de phare.
Seul élément de fortification disposant de décorations à l'antique, la porte monumentale, frappée des armes royales rehaussées d'or, affirmait à elle seule la puissance du roi-Soleil, représenté symboliquement sur le fronton sous forme d'une tête d'Apollon rayonnante, divinité à laquelle Louis XIV aimait s'identifier.
On y accédait par un pont dormant long de 40 mètres. L'entrée était contrôlée par deux ponts à bascule arrière : l'un situé à l'ouverture nord (pour se rendre de la demi-lune à l'intérieur de la tour), l'autre à l'ouverture sud (pour se rendre de l'intérieur de la tour au corps de place).
La tour était composée de trois niveaux :
- un niveau souterrain, situé au niveau des douves, destiné au stockage des munitions de guerre et de bouche ;
- un niveau central, situé au niveau terrestre, permettant la communication avec le corps de place. On y trouvait aussi un corps de garde et un arsenal ;
- un niveau supérieur faisant office de plateforme d'artillerie pour 14 canons avec deux pavillons servant respectivement de hangar d'hivernage (pavillon sud) et de chapelle (pavillon nord). Au centre, une tour haute coiffée d'un clocheton servait à la fois de poste de surveillance, d'amer pour la navigation et peut-être même de phare.
Seul élément de fortification disposant de décorations à l'antique, la porte monumentale, frappée des armes royales rehaussées d'or, affirmait à elle seule la puissance du roi-Soleil, représenté symboliquement sur le fronton sous forme d'une tête d'Apollon rayonnante, divinité à laquelle Louis XIV aimait s'identifier.
Les courtines (autrefois demi-bastions)
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Les courtines actuelles du front de terre sont le prolongement de ce qui fut autrefois des demi-bastions. Celui de l'ouest était appelé demi-bastion de la mer et celui de l'est demi-bastion de Fouras. D'une longueur initiale de 90 mètres, les demi-bastions possédaient également des orillons (excroissances en forme de lobes) de manière à protéger deux batteries de trois canons chacune défendant l'entrée du fort.
Il y avait un souterrain sous chacun des demi-bastions ; ils avaient 26 mètres de longueur et débouchaient dans une salle percées de 4 embrasures pour former une batterie basse de flanquement.
Au centre de la courtine ouest, on distingue un ancien magasin à poudres voûté à l'épreuve des bombes et gazonné en forme d'arc de cercle. Un bâtiment maçonné à l'extrême opposé, au centre de la courtine est, a la même particularité géométrique. Cette singularité s'explique par le fait que ces deux structures épousent parfaitement la forme des creux des anciens orillons des demi-bastions disparus.
Il y avait un souterrain sous chacun des demi-bastions ; ils avaient 26 mètres de longueur et débouchaient dans une salle percées de 4 embrasures pour former une batterie basse de flanquement.
Au centre de la courtine ouest, on distingue un ancien magasin à poudres voûté à l'épreuve des bombes et gazonné en forme d'arc de cercle. Un bâtiment maçonné à l'extrême opposé, au centre de la courtine est, a la même particularité géométrique. Cette singularité s'explique par le fait que ces deux structures épousent parfaitement la forme des creux des anciens orillons des demi-bastions disparus.
La caserne
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Incendiée par les Britanniques avant de quitter l'île d'Aix et de mettre à la voile, la caserne originelle n'existe plus. Vaste bâtiment (60 m x 15 m) composé de deux niveaux, la caserne occupait une place importante dans le fort et pouvait accueillir 180 hommes.
Le rez-de-chaussée était divisé ainsi :
- le grand appartement du commandant (pignon est) ;
- une chambre pour l'ingénieur en charge du suivi des travaux de fortification ;
- une boulangerie et deux pièces réservées au boulanger ;
- deux pièces pour le cantinier ;
- une prison et trois latrines non utilisées (pignon ouest) ;
- cinq chambres pour quelques soldats (dont une à priori sans cheminée) ;
- une chambre pour le capitaine.
Le rez-de-chaussée était divisé ainsi :
- le grand appartement du commandant (pignon est) ;
- une chambre pour l'ingénieur en charge du suivi des travaux de fortification ;
- une boulangerie et deux pièces réservées au boulanger ;
- deux pièces pour le cantinier ;
- une prison et trois latrines non utilisées (pignon ouest) ;
- cinq chambres pour quelques soldats (dont une à priori sans cheminée) ;
- une chambre pour le capitaine.
Le rez-de-chaussée possédait donc de nombreuses pièces mais paradoxalement peu étaient réservées aux soldats. Le reste de la garnison était donc contrainte de prendre ses quartiers dans le second niveau, le grenier, aménagé en chambres incommodes en raison de l'inclinaison de la toiture ; par conséquent les soldats n'y tenaient que courbés. Le grenier était éclairé naturellement par des lucarnes. Quant aux officiers, la moitié était obligée de loger à ses frais chez les habitants du bourg.